La caudectomie (parfois également nommée « caudotomie »)
Définition:
La caudectomie (parfois également nommée « caudotomie ») désigne l'écourtage ou l'ablation de la queue d'un animal. Elle est courante chez les animaux domestiques, et peut être pratiquée pour des raisons médicales, esthétiques, ou zootechniques. Pour ces deux dernières raisons, elle concerne principalement les chiens, les chevaux et, en agriculture, les porcs et les moutons.
Cette pratique suscite le débat en opposant régulièrement les éleveurs à des associations, en particulier de vétérinaires et de défense des animaux, pour des raisons de bien-être animal.
La loi sur le Cane Corso
Coupe des oreilles et de la queue
Otectomie
Aucun chien ayant les oreilles coupées, en dehors de ceux nés avant le 28 Août 2008, ne peut se présenter dans les manifestations canines officielles.
Cette pratique reste autorisée ou tolérée (dérogations) dans certains pays. On trouve donc des Cane Corso avec oreilles coupées importés en France (mais pas en exposition).
Caudectomie
Depuis le 1er janvier 2016 la caudectomie n’est plus autorisée. Les chiots nés après cette date devraient avoir la queue naturelle. Le standard mis à jour le 19/02/2016 prend en compte ce changement et renforce cette interdiction de Caudectomie.
Cette opération reste cependant possible en France pour quelques années encore, avec des restrictions.
Auteur Giuseppe GIORGIO
Caudectomie traditionnelle (Auteur Giuseppe GIORGIO)
Pourquoi la tradition voulait que l’on coupe les oreilles et queue du cane corso ? Cette tradition remonte bien avant l’antiquité, les fermiers avaient pris l’habitude d’essoriller et de couper les queues de leurs chiens affectés à la garde de leurs fermes et des troupeaux, servant également occasionnellement à la chasse pour deux raisons géographico-fonctionnelles : afin de leur éviter de nombreuses blessures inutiles, souvent occasionnées seules, notamment dans l’épais maquis méditerranéen composée de broussailles rugueuses et épineuses, mais aussi sur les sols jonchés de rocailles, parfois tranchantes comme des lames de rasoirs. Mais aussi afin d’atténuer les risques de blessures souvent graves lors d’affrontements avec les divers prédateurs et nuisibles présents dans les campagnes du Midi italien, comme le loup et les chiens errants, mais aussi le blaireau, le renard, la fouine, la genette, le chat sauvage etc. Et bien évidemment pour les mêmes raisons précitées concernant les chiens destinés à la chasse.
La coupe de la queue était généralement faite de manière plus douce, le paysan plaçait un fil de coton, bien serré à la longueur souhaitée, généralement vers la 4ème vertèbre coccygienne. Au bout de quelques jours, l’extrémité de la queue s’asséchait et tombait d’elle-même, à la manière d’une brindille morte. Ou bien le paysan effectuait la coupe de la queue tout simplement aux ciseaux ou sécateur au plus tard vers le 3ème jour après la naissance du chiot. Le paysan devait être vigilant, car le point de coupe se trouve entre deux vertèbres, la longueur adéquate était établie par une largeur de pouce allant de la racine de la queue (de l’anus) à son extrémité, soit 2,5 cm ! Après avoir fixé le point de section, le paysan coupait la queue d’un seul coup sec de ciseaux, sans hésiter et la cicatrisation s’ensuivait sans difficulté. Pour prévenir l’hémorragie, normalement très bénigne, il pouvait placer avant l’amputation une ligature (fil de coton) au-dessous du point de section. Le lien pouvait être enlevé quelques heures plus tard.
D’après les paysans les amputations effectuées suivant ces indications garantissaient un maximum de réussite bien plus rapide que la méthode du fil.
La coupe des oreilles quand elle était bien souvent effectuée soit en même temps que la coupe de la queue (moins d’une semaine) ou un peu avant que le chien atteigne ces trois mois, afin que le cartilage auriculaire ne soit ni trop frêle ni trop dur. Mais aussi pour que le chiot puisse encaisser le traumatisme dû à cette amputation, sans peine. L’otectomie et la caudectomie néonatales étaient très courantes dans le milieu rurale jusqu’à la moitié du siècle dernier, ces pratiques visaient à faire souffrir le moins possible le chiot, car à 3/4 jours les tissus nerveux et vasculaires ne sont pas complètement terminés.
Cette pratique purement fonctionnelle n’attachait aucune importance à l’esthétique de la coupe, bien souvent le pavillon auriculaire était totalement supprimé.
Une autre méthode d’otectomie néonatale nous a été mentionnée dans le Nord Barese (San Ferdinando di Puglia)celle du déchirement : le paysan faisait faire un tour sur lui-même au chiot en lui serrant fixement les oreilles, un peu à la manière d’un boucher qui emballe un morceau de viande. Inutile de vous dire que cette méthode donne un résultat encore moins esthétique que la précédente. Une fois adulte, les oreilles donnent l’impression d’avoir été “mangées” par un autre chien, ce qui confère au sujet ayant subi ce type d’otectomie un aspect beaucoup plus rustique voire même agressif. Plus délicate que la coupe de la queue, l’otectomie sur un chiot âgé (3 mois) était pratiquée par un paysan plus expérimenté, qui garantissait un résultat bien plus esthétique que celle néonatale. Elle nécessitait bien souvent la présence de deux personnes: une chargée de la coupe à proprement dit et l’autre chargée de maintenir fermement le chiot préalablement sanglé sur une table. Une fois la coupe effectuée « à crue », c’est-à-dire sans anesthésie, les paysans ne recherchaient pas l’esthétisme à tout prix, une coupe très courte faisait bien souvent l’affaire. La plaie était ensuite cautérisée par l’application d’un fer rouge ou d’un bout de bois brûlant dans un feu non loin. La cautérisation par brûlure avait deux motifs, celui de stopper l’hémorragie par la brûlure des tissus, mais aussi celui d’aseptiser la plaie avec la cendre qui recouvrait légèrement le cautère. Quelques heures après le paysan lui badigeonnaient les oreilles d’huile d’olive, favorisant ainsi la cicatrisation.
Les paysans pouvaient utiliser un gabarit de coupe en cuir appelé coppetidd’ (petit cornet), le paysan plaçait l’oreille du chien dans le cornet puis coupait aux ciseaux la partie de l’oreille qui sortait du gabarit. Pour essoriller l’oreille suivante le paysan inversait juste le sens du gabarit. Afin que l’amputation soit plus rapide et moins douloureuse pour le chien, il arrivait que les paysans saoulent ou droguent littéralement le chiot en lui donnant à boire de l’alcool ou du papagn’ (décoction pavot à opium), afin que ce dernier ivre ou drogué, se débatte le moins possible. D’ailleurs bien souvent l’appartenance d’un cane corso à une masseria, pouvait se faire en examinant les oreilles, car chaque paysan avait un coup de ciseaux particulier, pour ne pas dire préférentiel. Certains aimaient avoir des corsi aux oreilles plus longues et d’autres plus courtes.
Contrairement aux queues les oreilles étaient systématiquement taillées. Selon une croyance pastorale populaire, l’amputation auriculaire n’avait pas qu’une fonction pratique. Particulièrement dans les Abruzzes ou le Molise, une cruelle tradition populaire voulait que l’on cuise les chairs amputées du chien, pour qu’on les lui donne à manger. Cette pratique visait dit-on à rendre le chien plus agressif, donc plus impitoyable à la garde. Une autre tradition voulait que l’on enterre les lambeaux d’oreilles prélevés près de l’étable, de la bergerie, où bien même du lieu auquel le chien de garde était destiné, afin que ce dernier dit-on retrouve toujours le chemin du lieu de garde, même perdu.
Il est évident que ces pratiques nous semblent peu rationnelles. Mais néanmoins nous tenions à rappeler qu’aujourd’hui encore certains anciens bergers, croient fermement à ces coutumes ancestrales, en citant comme preuve leurs propres expériences et en ponctuant leurs phrases par « les anciens n’étaient pas si stupides et s’ils pratiquaient ces rites, c’est qu’ils marchent ! »… Certes, il n’est pas aisé pour nous, hommes citadins et/ou contemporains que nous sommes de croire à ces propos « folkloriques », voire même « mystiques », cependant nous, nous devions de les citer, car ils ont le mérite ou non d’exister.
Auteur Giuseppe GIORGIO